Une semaine que Ludo et Laurent sont en mer : une semaine dans 25 nds de vent minimum 24h/24, une semaine dans un bateau qui file à 10 nds de moyenne 24h/24 dans une mer forte, une semaine à gérer des problèmes techniques à répétition 24h/24, une semaine à préparer la stratégie, à barrer, à manœuvrer, et à chercher le sommeil au moment où on peut, tout en gardant un œil ouvert... bref, une semaine en course sur l'Atlantique !
La nuit est toujours un moment où on lève un peu le pied : "La lune est quasiment pleine cette nuit, nous la voyons grandir chaque nuit. Elle éclaire le plan d'eau, on y voit presque comme en plein jour, du moins quand elle n'est pas masquée par des nuages !"
Mais la course et les aléas techniques ne sont jamais très loin :
"Gros stress au changement de quart vers 23h30 : le pilote en alarme, et plus en prise du tout. On tente un reset de la centrale, même symptôme. Arghh... Nous voilà à la cape, en plein milieu de la nuit, à manutentionner toutes nos voiles et notre matériel afin de se pencher dans le coffre arrière et découvrir que la tige du vérin venait de sortir de son logement après s'être dévissée petit à petit depuis le départ. Nous avons alors pu tout remonter, tout rerégler, et miracle... tout fonctionne de nouveau. Gros soulagement !"
Cet après-midi, c'était le moment de tester le système de sauvetage de la drisse de capelage : "On a spié un peu cet après-midi avec le S4 et notre drisse bricolée. Ça tient bien, mais c'est un peu compliqué à mettre en œuvre. Nous sommes rassurés sur notre système mais on a du arrêter car le vent tournait et on ne tenait plus le spi".
Moment donc pour faire un atelier "Altitude" : Ludo raconte son ascension dans le mât : "A la faveur d'une molle, nous avons mis Solenn à la cape, et Laurent m'a renvoyé en haut du mat pour vérifier la girouette qui présentait un faux contact et travailler sur une solution durable pour notre drisse de capelage. Mais je me suis rendu compte que notre solution commençait à abimer l'étai creux donc on a tout démonté."
"C'est mieux qu'un cinéma multiplexe cette Transat : ce ne sont pas des nouveautés toutes les semaines, c'est tous les jours !"
Côté concurrence, tout le monde est logé à la même enseigne des problèmes techniques. Encore hier, le presque démâtage du A35 Coco de Frédéric Ponsenard : "Le mât est toujours debout, mais sans l'étais [le câble qui tient le mât à l'avant du bateau, ndlr] !"
et la nuit dernière, le retournement par une déferlante et le démâtage du Pogo8,50 Zinzolin.
A lire sur le site de la Transquadra, le récit poignant de Benoit Almaric et Eric Mezière, l'équipage du Pogo8,50 Zinzolin : http://www.transquadra.com/298-DeS_NOuVeLLeS_De_LeQuiPaGe_De_ZiNZOLiN
qui raconte le sauvetage par le cargo POLESIE qui croisait à quelques dizaines de milles.
Côté Météo, les conditions deviennent un peu plus confortables progressivement : "on arrive dans la zone molle, on a 15/18 nds de vent actuellement, conformes aux derniers gribs ; et il fait grand soleil, les températures sont nettement meilleures ! et ça c'est bon."
Côté tactique, Sauve qui peut.... c'est un peut ce qui vient à l'esprit lorsqu'on analyse la cartographie de 21h ce soir ! On sent bien que la flotte revient par l'arrière bénéficiant de la bulle de vent que la tête de course a atteint aujourd'hui. Les vitesses se sont réduites et c'est à celui qui tirera le mieux son épingle du jeu.
"On arrive dans la bulle de vent ce vendredi, les choix des uns et des autres vont se voir révélés et testés en live... qui passera ? passera pas ?"
Si la majorité des concurrents déroute pour passer au sud de la bulle de façon à bénéficier d'Alizées, une poignée tente le passage par le nord : parmi eux les équipages de l'Elan350 Marylou et de SunFast3200 MagicSun, ou les solos du Maxi10.50 Boulinou et du J109 Bluejaws.
Les heures à venir et le week-end vont être décisive pour la suite de la course.
Nico, pour Ludo et Laurent
vendredi 30 janvier 2015
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